S’adapter et s’engager : surmonter la « grande démission » dans le secteur de l’aviation
La grande démission — c’est-à-dire la vague de départs volontaires qui a débuté lors de la pandémie de coronavirus en 2020 — demeure un problème sérieux pour les employeurs. C’est un défi qui touche de nombreux acteurs du secteur de l’aviation et des aéroports. Même si la pandémie a commencé à s’atténuer, les travailleurs ont modifié leurs priorités en faveur de la qualité de vie et c’est l’une des raisons pour lesquelles la grande démission n’est pas prête de disparaître.
Malgré l’augmentation du nombre de vols commerciaux, de vols nolisés et de vols de transport de marchandises, les départs volontaires constituent toujours un défi important pour les compagnies aériennes qui tentent d’embaucher les meilleurs effectifs opérationnels, mécaniciens et techniciens d’aéronefs.
Il y a eu 187 000 démissions dans le secteur des transports, de l’entreposage et des services publics en mars, selon le dernier sondage Job Openings and Labor Turnover Survey (JOLTS) [sondage sur les offres d’emploi et le roulement du personnel] du U.S. Bureau of Labor Statistics (bureau américain des statistiques du travail). C’est le deuxième chiffre le plus élevé enregistré depuis plus de dix ans.
Nous avons parlé avec Tony Sanzone, directeur des ventes stratégiques, qui a plus de 16 ans d’expérience dans l’aviation, pour savoir ce que les employeurs peuvent faire pour garder les meilleurs travailleurs dans leur équipe.
S’adapter au marché d’un candidat et lui faire sentir qu’il est valorisé
M. Sanzone affirme que les entreprises ne peuvent pas aborder leurs problèmes d’effectif de la même manière qu’avant 2020.
« Les autres secteurs se rendent compte que les talents de l’aviation sont très recherchés et que les mécaniciens d’entretien et les techniciens en électronique de l’aviation ont des compétences qui sont très transférables », précise M. Sanzone. « Les grandes entreprises extérieures au secteur de l’aviation peuvent souvent offrir des horaires, des salaires et un environnement plus intéressants. Il est donc important que les entreprises du secteur de l’aviation s’intéressent aux préoccupations et aux expériences de leur effectif. »
Le travail dans le domaine de l’aviation et des opérations aéroportuaires peut être notoirement rigide, car la plupart des travaux en coulisses ont lieu la nuit et la fin de semaine. Cependant, les entreprises qui peuvent apporter de légers changements à leurs offres d’accueil, de perfectionnement et d’heures supplémentaires ont plus de chances de surmonter les obstacles uniques du secteur en matière de personnel.
Écouter les préoccupations et les expériences de vos employés
Même si vos talents n’ont montré aucun intérêt ou aucune envie de quitter votre entreprise, leur donner l’occasion d’exprimer leurs préoccupations et de parler de leurs expériences professionnelles leur donnera le sentiment d’être valorisés. Créez des occasions pour les employés de faire régulièrement part de leurs commentaires. Cela peut également vous donner une meilleure idée de leurs expériences et objectifs individuels.
« L’aviation comporte une main-d’œuvre très changeante et diversifiée. Ils ont tendance à se déplacer et viennent souvent d’un environnement commercial ou militaire pour rejoindre une entreprise d’entretien, de réparation et de révision (MRO). Les entreprises qui s’interrogent sur ces expériences passées et sur la manière dont elles s’alignent sur les objectifs actuels ont la possibilité d’apprendre les pratiques exemplaires et d’être plus efficaces », indique M. Sanzone.
Les agences de recrutement peuvent également tenir un rôle crucial en obtenant des commentaires de la part de vos travailleurs. Ils ont un lien direct et les travailleurs peuvent se sentir plus à l’aise pour donner leur avis par l’intermédiaire d’un partenaire de recrutement.
Interviewer vos employés qui partent
« Même si vous avez un excellent taux de maintien en poste, vous aurez toujours de l’attrition », souligne M. Sanzone.
Aucune entreprise n’est à l’abri de la perte de travailleurs. Vous pouvez avoir une stratégie de maintien en poste extrêmement proactive et fiable, mais vous ne pouvez pas contrôler tous les facteurs qui poussent un travailleur à partir. Il est préférable de voir leur départ comme une occasion de cerner les problèmes existants ou émergents.
Lorsqu’un(e) employé(e) donne son préavis de démission, essayez de comprendre pourquoi il ou elle le fait. Une entrevue de fin d’emploi peut vous donner un aperçu précieux de l’humeur de votre employé(e), de sa motivation à partir, etc. Saisissez l’occasion d’en tirer des enseignements et envisagez d’apporter des changements. Cela peut aider les employeurs à maintenir leurs employés en poste et à rendre les postes vacants plus attrayants pour les futurs talents.
Les voyages aériens reviennent progressivement à leur niveau d’avant la pandémie, mais la grande démission devrait persister tout au long de 2022.
Les entreprises doivent être proactives et faire en sorte que leur effectif se sente valorisé en répondant à leurs besoins uniques lorsque cela est possible. Cela contribue grandement à la satisfaction des employés et à leur maintien en poste.
« L’aviation est un secteur rigide, mais les entreprises doivent être flexibles. Si vous ne créez pas ou ne modifiez pas vos processus de façon à tenir compte du flux de candidats, vous allez les perdre au profit d’un concurrent », affirme M. Sanzone.
Si votre entreprise d’aviation ou d’opérations aéroportuaires a besoin d’aide pour attirer des personnes de grand talent et les maintenir en poste, communiquez avec nous dès aujourd’hui.